Comment prendre la responsabilité de ta vie

par | septembre 2023 | 8 commentaires

Qu’est-ce que ça veut dire, prendre la responsabilité de sa vie ? Qu’est-ce que ça implique ? Comment on s’y prend ?

Et d’abord, est-on vraiment responsable de sa vie ?

Être responsable de sa vie

Es-tu responsable de ta vie à 100% ? Oui.

Si tu n’en es pas persuadé, je te laisse réfléchir à cette question : si ce n’est pas toi, qui en est responsable ?

Personne, à part toi.

Tu es seul maître à bord de ta vie et, même si tu reçois, à chaque instant, des éléments, des informations, des événements, des projections, des attaques, des cadeaux, des histoires, des jugements, des emmerdes, des soutiens, des réponses, des accidents… de l’extérieur, c’est ce que toi, tu décides de faire de tout ça qui crée le tissu de ta vie.

Et ce que toi, tu décides de faire de tout ça t’appartient à 100%. Personne ne peut te le retirer, personne ne peut venir à l’intérieur de toi, se mettre à ta place et utiliser ces 100% de responsabilité.

Absolument personne n’a la possibilité de venir se glisser aux commandes de ta vie afin d’en prendre la responsabilité à ta place.

Tes parents, maintenant, c’est toi

Tes parents ont été tes parents jusqu’à ce que tu sois assez grand pour devenir tes propres parents.

Aujourd’hui ton père, c’est toi. C’est à toi qu’il revient de prendre en charge ton éducation, ta croissance intérieure, tes connaissances, ta conscience, ta capacité à aller de l’avant, à construire et à devenir une personne solide intérieurement, sur qui toi-même tu peux compter, mais aussi tes proches.

Aujourd’hui, ta mère c’est toi. C’est à toi qu’il revient de prendre en charge ton état intérieur, tes blessures et tes traumas s’il t’en reste, ton niveau d’énergie, ton bien-être, ta santé, ta capacité à aimer et à être là pour les autres, à devenir une personne saine intérieurement, sur qui toi-même tu peux compter, mais aussi tes proches.

Tu es ton père et tu es ta mère, à 100%.

Regarde attentivement dans ta vie là où tu reproches à une personne, à un groupe, à une institution ou à toute autre entité :

  • de ne pas te donner ce que tu attends
  • de ne pas t’apporter ce que tu espères
  • de ne pas être là quand tu en as besoin
  • de ne pas jouer son rôle correctement

Comment cela se traduit ? Par une insatisfaction dans un ou plusieurs domaines de ta vie :

  • Tu aimerais plus de reconnaissance et plus de liberté pour faire ce que tu veux.
  • Tu attends plus d’amour et en même temps, qu’on te fiche la paix.
  • Tu veux qu’on te donne plus de place et plus de responsabilités.
  • Tu veux qu’on t’aide en te donnant plus d’argent et plus de moyens pour faire ce que tu veux faire.
  • Tu veux qu’on te mette en avant comme une fierté, qu’on honore qui tu es et ce que tu sais faire.
  • Tu veux qu’on reconnaisse tout le travail que tu as fait jusqu’à maintenant, tous les efforts que tu as faits et dont personne ne parle.

Regarde ça attentivement.

Ça, c’est ce qu’on attend de ses parents quand on est enfant.

Un enfant a besoin de ses parents pour grandir : il s’appuie entièrement sur eux. Ses parents répondent à ses besoins physiques, émotionnels et intellectuels et lui dégagent l’horizon pour qu’il s’élève et devienne l’homme ou la femme qu’il est par essence.

Tout ça, quand on est enfant, c’est normal de l’attendre.

Mais tu n’es plus un enfant. C’est fini.

Si certains besoins n’ont pas été comblés chez l’enfant, l’adulte peut se retrouver enfermé dans des schémas relationnels de dépendance, sans s’en rendre compte.

Les conséquences du fait de rester un enfant

Ce que tu attends potentiellement de l’extérieur aujourd’hui, c’est ce qu’un enfant attend de ses parents.

Si c’est ton cas, c’est que tu mets dans ta relation avec les autres et avec le monde une dynamique parent-enfant moisie qui ne va pas t’aider, puisque tu te mets en position d’attente et de “ceci m’est dû”.

Je pars du principe que c’est le cas pour toi, car je ne connais personne qui n’expérimente pas ça dans sa vie aujourd’hui, ne serait-ce qu’un petit peu, quelque part.

Moi-même, je peux observer des résidus d’attentes enfantines chez moi, parfois. Et il m’appartient de m’en occuper, d’en prendre soin pour ne pas les laisser diriger ma vie.

Voici ce qui se passe lorsqu’on ne fait pas le ménage de ces attentes déçues, en soi :

  1. tu ne vas pas obtenir ce que tu attends parce qu’en face, les autres ne jouent pas à ton jeu, tu vas t’énerver seul dans ton coin et tu vas finir par partir en claquant les portes, pendant que les autres se regarderont en mode “bah qu’est-ce qui lui prend ?”
  2. tu vas obtenir ce que tu attends mais tu vas en payer le prix : au début, ce sera super chouette, mais tu vas te rendre compte que si tu as ce que tu veux, c’est que l’autre accepte de jouer le rôle du parent et donc, tu risques de te retrouver, à un moment ou un autre, face aux travers du père ou de la mère que tu t’es choisi, avec abus, droits refusés, obligations, interdictions… tu vas en baver, et si tu ne vois toujours pas ce qui se passe, tu vas sortir de cette dynamique pour aller te chercher un nouveau parent, plus sympa, qui va te prendre sous son aile au début —et c’est reparti…
Une dynamique parent-enfant, quand on est adulte, ça finit par devenir insupportable. Si c’est ton cas, si tu expérimentes ça dans ta vie, au lieu d’accuser l’autre de te prendre pour un enfant (ou pour son parent), regarde ce que toi, tu mets dans la relation.

Avec toutes les casquettes que je porte ne serait-ce que professionnellement (formatrice, enseignante, accompagnante, chef d’entreprise, manager d’équipe…) j’observe ce fonctionnement à tous les étages.

Toutes les attentes sont-elles mauvaises ?

Certaines attentes sont parfaitement justifiées : dans l’absolu, une attente n’est pas un problème.

Je peux attendre de mon fournisseur de téléphone qu’il me permette de téléphoner, parce que je paie pour ce service. Si mon attente n’est pas satisfaite, je vais d’abord vérifier si ma dernière facture a bien été réglée ou s’il y a un incident sur le réseau, puis je vais simplement le contacter pour l’informer du problème et demander à ce qu’il soit résolu.

C’est quand on est sur des attentes dans la relation humaine, que ça devient souvent plus compliqué, parce qu’il est difficile de quantifier la reconnaissance, la liberté, l’espace, la prise en considération… Ça ne fonctionne pas comme un service téléphonique qui lui, marche ou ne marche pas comme il est écrit sur le contrat, point.

Quand on fait du dev perso ou qu’on arrive au coaching parce qu’on en avait marre de subir sa vie, on peut se sentir regonflé à bloc, plein d’affirmation et dans son bon droit d’aller dire à l’un ou à l’autre ce qu’on attend et qu’il nous doit ceci ou cela. Du respect, de l’écoute, de la reconnaissance, de la prise en considération… tous ces trucs inquantifiables, justement.

Sur le moment ça fait du bien, parce qu’on a osé s’exprimer, on a osé poser ses besoins, on a osé dire ce qu’on voulait. On estime que l’autre n’est pas là où il devrait être, ne fait pas ce qu’il devrait faire, qu’il exagère en disant ceci ou cela.

Est-ce que pour autant, c’est juste ?

Si tes attentes sont légitimes parce qu’on est sur une entente claire au départ, comme on l’a vu plus haut, oui.

Mais si tes attentes sont implicites parce que “bah quand même, c’est évident, non ?” ou qu’elles concernent la dynamique interne de la relation avec de l’inquantifiable, il y a de grandes chances que ce soit celles d’une petite fille ou d’un petit garçon qui n’a pas eu l’espace ou l’autorisation pour les exprimer, plus tôt dans sa vie.

Et alors là, non, ce n’est pas juste.

Il te revient de prendre soin de toi et de tes attentes de l’époque qui n’ont pas pu être entendues. Il te revient la responsabilité de ce qui n’a pas été fait comme tu l’espérais, quand tu étais plus jeune.

Ce n’est pas aux personnes de ta vie de maintenant de réparer ce qui ne t’a pas été donné plus tôt.

Il te revient la responsabilité de nourrir tes besoins physiques, émotionnels et intellectuels avant de te présenter aux autres pour créer des relations propres avec eux —et pas des relations dans lesquelles, sans faire attention, tu vas vider ton réservoir émotionnel de frustration, de tristesse, de désespoir, de peurs et d’attentes déçues.

Il est de ta responsabilité, à 100%, de voir et reconnaître les endroits où tu es et agis encore à partir de blessures d’enfance, de manque de reconnaissance, d’abus ou de traumas.

Il ne s’agit pas de se faire violence à nouveau en se forçant à “régler tous ses problèmes” d’un coup, parce que là tu ferais simplement glisser les attentes que tu avais sur l’extérieur, sur toi-même : il faudrait devenir le super-parent.

Il s’agit de voir à quel point tu apportes, dans chaque instant de ta vie, ce que tu n’as pas résolu. C’est le premier pas vers l’allègement de ta vie et de tes relations.

Il faut faire la distinction entre :

  • t’ouvrir avec honnêteté à quelqu’un sur comment tu te sens dans votre relation, là où ça pique, ce qui est inconfortable, ce qui ne convient pas, là où tu en es sur ce que tu comprends de ce qui se joue entre vous, etc.
  • et dire à l’autre là où tu penses qu’il ne fait pas ce qu’il faut, qu’il ne se comporte pas comme il devrait en bref, attendre de l’autre qu’il change sa façon d’être et de faire les choses.

Ce sont deux choses bieeeeen différentes.

Parfois, tu vas croire que tu partages avec transparence ce que tu vis alors que dans l’énergie, subtilement, tu es en train de reprocher à l’autre ce qu’il a fait, pas fait ou mal fait. Mais c’est déguisé en “moi je suis adulte, je prends la responsabilité de ce qui m’appartient”.

En apparence c’est propre mais dedans, c’est moisi. Je suis sûre que tu as déjà fait l’expérience de ce type d’échange, déjà, en tant que “receveur”. Comment l’as-tu vécu ?

Arrêter de vivre comme un enfant, ça demande de prendre conscience, déjà, que c’est ce qu’on a fait jusqu’à maintenant. Un peu, beaucoup, très souvent ou tout le temps, peu importe.

Si tu ne regardes pas avec sincérité ce que tu fais et d’où ça vient, en toi, il n’y a aucune raison que ça change.

Comment prendre la responsabilité de ta vie

Comment prendre la responsabilité de ta vie ? En acceptant ça comme un fait, déjà.

Tu es 100% responsable de ta vie.

Puis en posant l’intention, avec sincérité, de reprendre ta responsabilité à 100% et te donner la possibilité de l’incarner dans la matière petit à petit —oui, parce que ça va pas se faire du jour au lendemain, dans les faits !

Ça va te demander un examen régulier de ce que tu fais et ce qui, en toi, te pousse à le faire et à le faire comme ça.

Ça va te demander de regarder attentivement ce que tu mets, toi, comme énergie dans chacune de tes relations. Tes relations à toi, tes relations aux autres, tes relations aux choses, tes relations aux événements, tes relations à la vie… toutes tes relations.

Ça va te demander de faire le choix de la Vérité.

Quelles dynamiques est-ce que tu crées dans tes relations ?

Quel rôle donnes-tu, consciemment ou pas, à la personne ou à l’entité qui est face à toi ?

La réponse “ah mais c’est pas moi qui ai créé cette dynamique, c’est lui qui l’a instaurée donc j’en suis tributaire” est à côté de la plaque : une dynamique, elle se crée à 2.

Si l’autre joue à un jeu qui ne te plaît pas, si l’autre se pose comme ton père ou ta mère dans la relation et que ça ne te convient pas, tu peux le dire voire même, refuser la relation tant qu’elle reste en ces termes ou même, soyons fous, définitivement ! Tu es grand, non ? T’as le droit de faire ce que tu veux.

Dans toute situation et à tout moment, tu peux toujours :

  • accepter
  • changer (ou demander à ce que ça change)
  • quitter

Tu reprendras la responsabilité de ta vie en prenant la décision sincère de nettoyer, en toi, ce qui crée ce chaos, ce qui fait que tu te places encore parfois, comme un enfant par rapport aux autres.

C’est comme ça que tu vas prendre, petit-à-petit, ta place d’homme ou de femme que tu es, dans le monde. C’est tout ce que je te souhaite.

Dis-moi en commentaire ce que tu retiens de cet article, je me ferai un plaisir de te lire !

Flora

8 Commentaires

  1. Laura

    Hier encore je disais à mon psy « je me sens comme une petite fille qui a peur »
    Et je me demandais comment être une mère rassurante auprès de mes enfants alors que je suis aussi cette petite fille qui a peur et qui demande à être rassurée ?
    J’ai trouvé une partie de mes réponses dans ton article Flora alors MERCI

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  2. Noëlly Six Monts

    Cet article tombe à pic.

    Après une “pause” de 4ans sans contact avec une grande partie de ma famille.
    La reprise de contact, cet été, a été insupportable.

    Je viens de prendre la décision d’un arrêt total, définitif de relation avec ma famille.

    Mon compagnon et ma fille sont ma famille.

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    • Flora Douville

      Merci pour ton retour, Noëlly 😊 Je te souhaite le meilleur dans ta relation à ta famille, quel que soit ce à quoi ça ressemble !

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  3. LAMBIN Dominique

    Bonjour Flora.
    Votre article est d’une limpidité absolue et conduit à retrouver et affirmer sa souveraineté. Je vais le partager.
    Il y a près de 30 ans d’ici, alors que je suivais une formation (Méthode de Libération des Cuirasses), j’ai déclaré “je préfère être guidée pour faire les exercices”, à quoi ma formatrice qui me connaissait bien m’a dit : “Tu n’es pas prête à guérir !” Sur le coup, je me suis sentie jugée et peu soutenue. Quelques temps plus tard, j’ai compris qu’elle m’invitait à être ces parents bienveillants qui m’ont manqué. Des parents révélant mon potentiel et encourageant ma croissance.
    Ma gratitude vous accompagne.
    Dominique

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    • Flora Douville

      Je comprends que tu te sois sentie jugée et peu soutenue en entendant cette phrase, je pense qu’il y a d’autres approches pédagogiques qui conduisent à la libération. Je veux dire que si ça avait été moi, je ne m’y serais pas prise comme ça.

      Merci en tous cas pour ton partage, Dominique ! Je suis ravie que ce texte te parle tant 😊

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  4. Estelle

    La petite fille en moi danse de joie et de libération à la lecture de ces mots !
    Son visage s’est illuminé devant “tes parents, maintenant, c’est toi”
    Merci Flora

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    • Flora Douville

      Hahaha 😄 J’adore ! Merci pour ton partage Estelle 😀

      Réponse

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